MÉCANICIEN D'ARMES
Sous-Marins menu


Armes Sous-Marines

Sorti de l'école de Missilier ASM situé sur le cuirassé Jean BART à Toulon en janvier 1968, j'ai fait mes premiers pas sur le Sous Marin REQUIN.

Sur les 1200 tonnes, il y avait à l’avant 6 tubes lance-torpilles équipés de torpilles et 14 torpilles sur des berceaux situés dans le poste avant, ce qui faisait 20 torpilles au total avec la nécessité de recharger les tubes au fur et à mesure des lancements.

Sur les 800 TONNES, il y avait 12 tubes lance-torpilles, 8 intérieurs à l’avant et 4 extérieurs à l’arrière, tous chargés de torpilles pour prendre la mer. Il n’y avait pas de torpilles en stock à recharger. Les tubes arrières ne pouvaient lancer que des torpilles courtes.

En résumé, le métier de missilier torpilleur à bord d'un sous-marin consiste à s'occuper de l'armement du bateau, d'exécuter les manœuvres de tir au poste de combat, à manœuvrer le bateau en mer en direction et en plongée, à l'écoute et à la détection, faire la veille en passerelle et bien d'autres choses encore, l'entretien et la garde du bâtiment. Un métier très varié

En plus détaillé, notre tâche consistait à entretenir, maintenir en état, charger ou décharger les torpilles et effectuer les lancements au poste de combat en suivant scrupuleusement les ordres de l’officier torpilleur. Nous verrons plus tard que nous avions également en charge lors de nos quarts de veille le sonar, le groupement microphonique (GCO2), la barre de direction, les barres de plongée, la table traçante (plot) lorsque nous étions en plongée et, en surface, la barre de direction, le plot et, la cerise sur le gâteau, guetteur à la passerelle. Mais, revenons à notre spécialité de missilier ASM (torpilleur). Les tubes lance-torpilles vides devaient être nettoyés et graissés avant chaque remplissage. Cette opération était assez désagréable. Muni d’une combinaison en bleu de travail, un chiffon noué sur la tête, tel un flibustier, une torche … euh ! une baladeuse électrique à la main, nous pénétrions dans un tube, la tête en avant. Nous prenions quelques chiffons, un pot de graisse et, en rampant, nous nous enfoncions jusqu’à l’extrémité. Arrivés là, il suffisait de frotter et déposer une couche de graisse propre sur les 4 glissières tout le long du tube. Là, je peux vous dire, taux de claustrophobie zéro car le tube avait un diamètre de 550 mm sur une longueur de 7m50. Rien que pour accéder au fond du tube, nous devions jouer des coudes et des épaules. Les tubes arrières étaient plus courts, ils mesuraient 4m50 mais l’accès pour y pénétrer était un peu plus acrobatique. Ces mauvais moments passés, il y avait le montage des berceaux sur le pont et à l’intérieur du sous-marin, puis le chargement des torpilles. Cette manœuvre, bien que délicate, était réalisée en des temps records (obligation de performance). L’ambiance était agréable, l’entente était, à quelques très rares exceptions, toujours cordiale. La bonne humeur était de rigueur. Et puis, nous étions à l’air frais. Hi ! Hi ! Hi !


Embarquement d'une d'une torpille.


Mise au tube.

Voilà les tubes étaient chargés et prêts à lancer. Notre mission était accomplie, pour ce qui était de l’armement du sous marin. Mais d’autres tâches nous attendaient… le nettoyage, la peinture, la maintenance avec tout ce que cela comporte de désagréments, les gardes avec faction, la surveillance du bâtiment avec : le contrôle des points stratégiques, ligne de flottaison, taux de CO2, fonctionnement des frigos, etc … Des tâches somme toute très variées rythmaient notre quotidien.